Cette guitare de fabrication péruvienne a subi une importante fracture du dos. Comme ce dernier était malheureusement difficilement réparable en l’état, il a fallu lui en confectionner un nouveau. Pour réaliser cette intervention, plusieurs petits chantiers, invisibles de l’extérieur, ont été entrepris. Il a notamment fallu s’attaquer aux barrages intérieurs du dos : chacune de ces barres possède un certain galbe, des épaisseurs spécifiques, de même que des hauteurs différentes qui contribuent au son de l’instrument et qui donne au dos sa voûte visible de l’extérieur. Les contre-éclisses ont également été remplacées. Ces petits morceaux de bois taillés en biseau, collés sur le pourtour de la guitare, ont pour fonction d’augmenter la surface de contact entre le dos, la table et les éclisses. Puis est venu le tour de la fileterie. Cette dernière a pour fonction de protéger les arrêtes de l’instrument des coups. Elle amène aussi une touche esthétique. Les filets peuvent être en plastique ou en bois. Dans ce cas, j’ai employé du bois de noyer. Enfin, pour bien se remettre de sa grosse fracture, cette guitare méritait aussi qu’on l’habille avec douceur et élégance : je lui ai concocté un vernis à la gomme-laque satinée, que j’ai appliqué au tampon.
Prenez le temps d’observer votre guitare, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et vous découvrirez qu’elle cache une multitude de petits éléments qui contribuent discrètement à sa magnifique sonorité !